Nous, seniors de 65 ans et plus, nous représentons en 2020 16% de la population, presque le même pourcentage que les jeunes (jusqu’à 19 ans). Pourtant notre statut, notre cause, nos intérêts, nos besoins en matière de rente, de santé, de logement, de transport, de sécurité sont très larges mais ne retiennent que ponctuellement l’attention des politiques ou les médias, même si récemment l’Etat de Vaud a ouvert le dialogue avec son programme «Vieillir en 2030».
Si la jeunesse a conquis sa place et sait faire parler d’elle, revendiquant ses droits, nous les aînés, hésitons à donner de la voix et préférons faire profil bas.
Pourtant les retraités avec leur grande expérience de la vie et les jeunes avec leur potentiel sont indispensables les uns aux autres et contribuent -différemment bien sûr- au développement de la société et à son équilibre. C’est le fameux contrat intergénérationnel qui peine encore à se concrétiser.
Il est cependant de notre responsabilité et de notre devoir de nous exprimer en nombre, en faisant connaitre notre rôle (de proche aidant notamment), la diversité de nos situations (financière, sociale…) en communiquant nos préoccupations, nos humiliations aussi, en valorisant nos contributions à la société (bénévolat, soutien à nos enfants pour la garde des petits, par exemple).
Trop de retenue, trop de soumission, trop de modestie (propre à notre génération) contribuent à nous fragiliser et à nous exclure de la société.
Osons parler et bousculer les préjugés. C’est l’affaire de nous tous et pas seulement celle de nos représentants à la tête des associations d’aînés.
A l’exemple des employés qui doivent veiller à leur employabilité, NOUS sommes chacun responsables de notre destinée d’ainé et celle-ci ne s’améliorera que lorsque nous occuperons pleinement NOTRE place.
Elisabeth Leo-Dupont
Membre de la section LORA, déléguée de la Fédération Suisse des Retraités auprès du Conseil Suisse des Aînés.